Mythes fondateurs
« Le mythe est une parole »[1]
« Le mythe est un système de communication, c’est un message. On voit par là que le mythe ne saurait être un objet, un concept ou une idée; c’est un mode de signification, c’est une forme. »[2]
« C’est l’histoire humaine qui fait passer le réel à l’état de parole, c’est elle et elle seule qui règle la vie et la mort du langage mythique. »[3]
« La substance du mythe ne se trouve ni dans le style, ni dans le mode de narration, ni dans la syntaxe, mais dans l’histoire qui y est racontée. Le mythe est langage. »[4]
« Le mythe reste mythe aussi longtemps qu’il est perçu comme tel. »[5]
« Il n’existe pas de version « vraie » dont toutes les autres seraient des copies ou des échos déformés. Toutes les versions appartiennent au mythe. »[6]
« En devenant forme, le sens éloigne sa contigence; il se vide, s’appauvrit, l’histoire s’évapore, il ne reste plus que la lettre. Il y a ici une permutation paradoxale des opérations de lecture, une régression anormale du sens à la forme, du signe linguistique au signifiant mythique. »[7]
« Le mythe se donne pour une image riche, vécue, spontanée, innocente, indiscutable. Mais en même temps cette présence est soumise, éloignée, rendue comme transparente, elle se recule un peu, se fait complice d’un concept qui lui vient tout armé: elle devient empruntée. »[8]
« Le mythe ne cache rien: sa fonction est de déformer, non de faire disparaître. »[9]
« Le mythe est une valeur, il n’a pas la vérité pour sanction: rien ne l’empêche d’être un alibi perpétuel: il lui suffit que son signifiant ait deux faces pour disposer toujours d’un ailleurs; la forme est toujours là pour distancer le sens. »[10]
« Le mythe est un système idéographique pur, où les formes sont encore motivées par le concept qu’elles représentent, sans cependant, et de loin, en recouvrir la totalité représentative. »[11]
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p211 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p211 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p212 ↩
Claude LÉVI- STRAUSS, La structure des mythes, 1955 dans Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958, p240 ↩
Claude LÉVI- STRAUSS, La structure des mythes, 1955 dans Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958, p249 ↩
Claude LÉVI- STRAUSS, La structure des mythes, 1955 dans Claude Lévi-Strauss, Anthropologie structurale, Paris, Plon, 1958, p251 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p222 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p223 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p227 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p229 ↩
Roland BARTHES, Mythologies, Paris, Éd. du Seuil, 1957, p234 ↩